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Nous assistons à travers le monde aux effets dévastateurs du changement des températures. Sécheresses, inondations et vagues de chaleur extrême emportent avec elles des vies humaines, mettent à mal des avancées socio-économiques durement acquises, et menacent l’avenir des pays. Pire encore, les plus durement frappés sont ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique. Pour tous les Etats, les tâches à accomplir sont claires : renforcer leurs ambitions écologiques pour limiter le réchauffement, et bâtir leur résilience face à des dangers climatiques croissants. Il va leur falloir pour cela mobiliser des financements privés à grande échelle.
A l’approche de la COP29, qui doit se tenir à Bakou du 11 au 22 novembre, il est indispensable de réformer l’architecture financière mondiale et de fixer un nouvel objectif ambitieux sur le plan des financements climatiques internationaux si nous entendons obtenir des résultats dans l’adaptation face au changement climatique. Nous savons qu’il est possible de passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables à une vitesse et à l’échelle nécessaires. Il y a une trentaine d’années, le Danemark dépendait encore fortement du pétrole et du gaz. Aujourd’hui, les énergies renouvelables couvrent 90 % de la consommation électrique du pays, et elles atteindront 110 % d’ici à 2030. Le secteur éolien danois, en plein essor, a permis une transition de l’emploi en créant un marché du travail plus durable et plus écologique.
Compte tenu de ces avantages, l’actuelle insuffisance des financements mondiaux pour le climat devrait être considérée comme une opportunité. Les marchés émergents et les économies en voie de développement (EMDE), à l’exclusion de la Chine, auront besoin d’environ 2 400 milliards de dollars (2 200 milliards d’euros) chaque année d’ici à 2030 pour leurs investissements relatifs au climat et à la nature. Ces investissements pourraient tout à la fois favoriser une croissance positive pour le climat, aider les Etats concernés à gérer les effets du changement climatique, créer des emplois décents, élargir les marchés financiers et renforcer la résilience.
La bonne nouvelle, c’est que de nombreux EMDE abritent certaines des meilleures opportunités d’investissement liées au climat. Les avancées technologiques rendent de plus en plus attrayantes sur le plan commercial les solutions à faible émission de carbone, équitables et positives pour la nature.
La mauvaise, c’est que les investissements annuels dans l’énergie propre au sein des EMDE (hors Chine) devront être multipliés par sept d’ici à 2030 pour s’aligner sur l’accord de Paris. Alors que l’Afrique dispose de 60 % des meilleures ressources solaires au monde, elle représente seulement 1 % de la capacité solaire photovoltaïque installée. Entre 2016 et 2021, seulement 9 % des financements privés pour le climat mobilisés dans les pays en voie de développement ont été consacrés à l’adaptation. Dire que nous ne faisons pas assez serait un euphémisme.
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